Créée en 1996, au début pour la République Centrafricaine, l'Association des Amis du Paysan
Centrafricain est devenue celle des
Amis du Paysan d'Afrique Centrale. A partir de l'année 1997, cet élargissement géographique s'est imposé à la suite des événements qui ont boulversé la RCA de
1996 à 1997, mais aussi des sollicitations de groupements d'intérêts ruraux de pays voisins, tels que
le Cameroun et le Tchad. L'ASAPAC réunit donc désormais des Camerounais, des Centrafricains,
des Tchadiens et des Français.
Ses buts
Ces Français, en majorité à la retraite, ont passé une grande partie de leur vie professionnelle
dans ces trois pays, principalement dans l'agronomie, le développement, la santé, les travaux publics
et les transports terrestres .
Le but est de transmettre toutes leurs connaissances acquises pendant des années, aux paysans et aux
paysannes d'Afrique Centrale (regroupés, si possible en Groupement d'Intérêt Rural ), qui en feront la
demande et ceci sans se substituer aux Ministères de chaque Pays.
L'ASAPAC insiste beaucoup sur le transfert de technologie en matière de transformation de produits
agricoles après récolte, de façon à améliorer les revenus et diminuer la pénibilité des travaux de
transformation des produits dont la femme africaine est le principal artisan .
Ses réalisations
1. TCHAD
C'est ainsi qu'en 1998, un petit projet agronomique fut mis en place à Balimba (7 kms de Sarh, au Tchad )
auprès d'un G.I.R. dénommé N'Gaïré Djimasbé Espoir. Il était composé de jeunes diplômés sans emploi qui
ont décidé de retourner à la terre pour assurer leur subsistance alimentaire.
En partant des expériences menées par nos experts en RCA, nous leur avons proposé un programme simple
basé sur:
- l'utilisation de semences sélectionnées (Bébédja),
- la rotation judicieuse avec les légumineuses ,
- la récupération de la terre de parc de leur cheptel bovin ou ovin comme engrais,
- une sédentarisation pour contribuer à l'arrêt de la désertification .
- La formation d'infirmiers vétérinaires sur place, effectuée par l'un des membres de l'association, afin d'assurer le suivi médical du troupeau.
Par ailleurs, ASAPAC a offert un broyeur à marteaux à moteur pour la transformation du mil en farine, ou
des cossettes de manioc, apportant de ce fait un revenu au groupement. (Coût : 15.000 FF).
Notre association a également financé le renouvellement de sa paire de boeufs, de la charrue ainsi
que du petit outillage. |
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En 1999, alors que nous mettions en place un autre projet à Sarh même, nous avons pu enregistrer les
premiers bons résultats de la campagne 98-99. Un début de sédentarisation s'est effectué et l'avenir
nous dira si ce groupement a profité ou non de nos conseils et de nos dons.
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A Sarh nous avons mis en place un transfert de
technologie portant sur l'extraction
mécanisée de l'huile de karité par centrifugation.
Nous avions eu de la part d'un groupement féminin la M.U.F.E.C. (Mutuelle des Femmes pour l'Epargne et
le Crédit ) une demande sur cette possibilité d'extraction, si pénible lorsqu'elle est faite de façon
artisanale. En France, nous avons réuni la documentation, réalisé des essais et inventé
notre propre prototype basé sur la conception d'un double bol de centrifugeuse avec un axe horizontale.
Nous avons intégré le fait que le moteur devait avoir des applications multiples.
La machine a été conçue sur un châssis métallique monté sur 2 pneumatiques rétractables,
capable de faire fonctionner un broyeur à marteaux (fabriqué par un lycée professionnel à Longjumeau),
un hachoir à viande de grande capacité et transformé en broyeur d'arachides grillées ou d'amandes de
karité torréfiées pour obtenir dans les deux cas une pâte onctueuse.
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Il est intéressant de noter que la pâte d'amande de karité chaude mélangée avec de l'eau chaude
(dans les proportions 1/3, 2/3, introduite dans la double centrifugeuse à 960 tours par minute,
permet en 7 minutes, d'extraire l'huile de karité par simple différence de densité et grâce à la force
centrifuge.
Le pourcentage d'extraction atteint 35% par rapport à la pâte d'origine. Il suffit de rajouter de
l'eau chaude pour provoquer le débordement de l'huile du bol. Deux sucettes permettent d'évacuer
les eaux résiduelles et à l'arrêt un couteau monté sur l'axe permet de retirer le tourteau au fond
des bols.
Le châssis comporte aussi une flèche permettant l'attelage d'une paire de boeufs .C'est la machine qui
va au produit et non l'inverse.
Une semaine de formation fut nécessaire ce qui n'empêcha pas un problème entre les amandes du Tchad
et celles du Burkina avec lesquelles nous avions fait nos essais.
En fait, ce n'était qu'une question de torréfaction des amandes… L'usure rapide des couteaux du hachoir
fut aussi la conséquence d'une mauvaise application des conseils prodigués. (Prix du matériel rendu à
Sarh: 36.000 FF.) à l'évidence la formation n'était pas suffisante..
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2. REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
- Sur le plan social nous avons aidés deux équipes de football à Bogangolo sous couvert de
l'association A.C.AP.A.B. où des problèmes d'alcoolisme et d'exode rural de la jeunesse
se développaient
par manque de divertissements sains.
- L'année 2000 avec l'expérience du Tchad nous a incité à créer un autre prototype pour la Centrafrique,
toujours avec la force centrifuge, mais ou le temps de charge et de décharge, donc d'extraction,
sont réduits et ou le broyage et la fabrication de la pâte d'amandes de karité sont très simples.
- Dans ce même Pays, nous avons mis en place à Berbérati un préprojet de lutte contre le paludisme.
Notre but était de prouver que l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide faisait régresser
le taux de mortalité des jeunes enfants de 0 à 5 ans, ainsi que celui des femmes enceintes.
Nous avons pour cela utilisé, comme le font Médecins Sans Frontières et l'O.M.S., des moustiquaires
imprégnées de K-Othrine, accompagnées d'une pulvérisation du même produit sur les murs extérieurs des
cases. La rémanence du produit est de 6 mois pour les moustiquaires et de 3 mois pour la pulvérisation.
Le résultat a été très concluant. Le suivi médical des familles ayant utilisé ces moustiquaires,
n'a enregistré aucun décès .Seulement quelques poussées de fièvre sans gravité ont été constatées
- Nous espérons de l'Agence pour la Francophonie et du Ministères des Affaires Etrangères
une subvention
destinée à fabriquer, sur place, les moustiquaires imprégnées pour toute la population de Berbérati,
soit 40.000 âmes.
Le tulle moustiquaire est importé de Bangkok ainsi que les machines à coudre neuves. Les ateliers de
confection donneront quelques milliers d'heures de travail rémunérées aux femmes, grâce à la vente des
moustiquaires ( entre 25 et 35 FF) et permettront de renouveler les stocks de tulle.Actuellement
la moustiquaire vaut 70 FF en friperie et 150 FF à la Capitale Bangui .Ce projet s'étalera sur
3 ans .
- A Batangafo, (N de RCA) nous avons mis en place notre deuxième prototype de centrifugeuse et
avons résolu les problèmes rencontrés au Tchad .Nous avons atteint un pourcentage d'extraction de
38,11% d'huile .Une formation des femmes de l'Association d'Aide au Développement de Batangafo a été
donné pendant 3 jours. En comparant la méthode traditionnelle à la nôtre, les femmes n'ont pas
hésité dans leur choix..
Par ailleurs, nous avons offert un
motoculteur Staub avec ses accessoires à quelques jeunes pour leur permettre d'accéder à une
agriculture moderne et moins pénible, mais demandant du sérieux dans l'entretien du matériel .
Une motopompe a été également remise aux maraîchers
des bords de l'Ouham , tandis que 2 charrues neuves de culture attelée ont été offertes à des adeptes
de ce mode amélioré de l'agriculture associant agriculture-élevage. Une remise officielle par le Préfet
de l'Ouham a couronné ce transfert de
technologie .
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- A Bogangolo ou nous avions remis à la jeunesse des équipements sportifs ,nous avons depuis 2 ans
apporté
de la semence sélectionnée de Paddy (Riz) en provenance du Cirad de Montpellier .La population s'arrache
cette nouvelle varièté et nous pensons que la multiplication de cette semence sera en plein développement
d'ici 2 ans.
Une unité de décorticage entraînée par un moteur diesel de 10 CV est déjà en place grâce à l'Agence pour
la Francophonie. Une formation a été dispensée en 2002.
- Parallèlement, avec le Conseil Régional de l'Essonne et 3 autres Associations Centrafricaines de
l'Essonne, nous nous sommes regroupés pour faire un container de 40 pieds sur la RCA. Avec 7 tonnes
de charge possible nous avons pu expédier : des lits d'hôpitaux, des couvertures, une unité informatique
(PC, Imprimante, Ecran,Clavier) 2 gros motoculteurs Semi-Diesel avec matériel, 2 petits motoculteurs
essence avec outillage et remorque, des machines à coudre, des ouvrages scolaires etc ...
Le Conseil Général de l'Essonne a pris en charge la totalité du transport (96.500 FF) de Viry- Chatillon
à Bangui et a de surcroît accepté de payer sur place la fabrication de 50 matelas avec housses pour
équiper les lits arrivés dans ce container.
3. CAMEROUN
- Nous avons obtenu du Conseil Régional d'Ile de France une subvention de 28.500 FF pour nous
aider à financer la finition d'un dispensaire, initié par le Secours Populaire Français, à Nkol-Bisségué
(à côté de Esse). Des sanitaires ont été ajoutés au plan original. Aujourd'hui le dispensaire fonctionne.
De plus une tronçonneuse a été achetée pour réaliser la coupe de chevrons et de planches et assurer
ainsi un revenu pour la structure.
Nos projets
1. CAMEROUN
- Don par le Rotary-Club internationnal de 1100 moustiquaires imprégnées pour la léproserie de Koutaba .
Ce même Club prévoit de nous financer en 2003 la construction de 4 salles de maternelle toujours pour
cette léproserie
2. TCHAD
- Nous espérons obtenir, en 2003, une subvention du Conseil Régional d'Ile de France pour
la création
d'un dispensaire à Bendang .Le Ministère de la Santé Tchadien a accepté la nomination d'un infirmier
à ce futur dispensaire ou à 15 kms à la ronde aucune structure médicale n'existe. En attendant nous
avons procédé à l'envoi avec Aviation Sans Frontières d'un lot de médicaments
3. CENTRAFRIQUE
- Avec l'aide de la cellule Canadienne à Bangui nous essayons de mettre en place un projet agronomique
regroupant 21 G.I.R. situés à N'Gaoundaye et Mann (Nord RCA)
Assolement, fumure organique, sédentarisation, association agriculture-élevage, début de petite
mécanisation sont les principaux axes conseillés. La culture du piment devrait faire partie de
l'assolement.
- Pour l'Association des Femmes Centrafricaines d'Ile de France nous avons pu obtenir grâce
à l'Association Rotarienne de collecte humanitaire "ARCHE", du matériel médical en très bon état,
allant de la table d'opération au bistouri en passant par un grand autoclave et des respirateurs pour
l'hôpital de Bossangoa.
Ce matériel, initialement destiné à la République Centrafricaine, a été expédié au Cameroun
pour 2 Associations situées à 150 Kms de Yaoundé.
- Nous recherchons actuellement des fonds pour une troisième centrifugeuse à karité, car nous pensons
avoir trouvé des acheteurs potentiels de ce beurre, en France. Pour honorer le contrat proposé de
15 tonnes de beurre, nous devons multiplier par cinq la capacité d'extraction . Un bon groupe électrogène
est indispensable. Nous avons évalués à 27.000 euros l'ensemble du matériel nécessaire. Mais ce projet
apportera des ressources permettant un développement important au profit de populations démunies de
Centrafrique
Tout ces dons, toutes ces réalisations, tous ces futurs projets ont été ou pourront être
réalisés
grâce à:
la Mairie de Massy,
l'Association Développement et Solidarité,
le Conseil Régional de l'Essonne,
le Conseil Régional d'Ile de France
l' Agence pour la Francophonie .
Nous espérons aussi une aide du Ministère des A.E et de l'Agence Française de
Développement.
Un grand merci à tous..